PORTRAIT OKALLA ABODO RAPHAEL


Le Docteur OKALLA ABODO Raphaël Thérèse est née le 23 octobre 1964 à Yaoundé. Médecin spécialisé en Santé Publique, il est marié et père de six enfants.


Après des Etudes primaires et secondaires, il obtient son Baccalauréat D en 1985 et est admis au concours d’entrée au Centre Universitaire des Sciences de la Santé cette même année. Il en sort en 1991 nanti du doctorat en médecine.


Nommé médecin – chef de l’hôpital d’arrondissement d’ENDOM en 1992, il va assurer parallèlement les fonctions de chef de Service de Santé de District d’ENDOM jusqu’en 1994. Pendant cette période l’arrondissement d’ENDOM fonctionne comme un district de santé avec six aires de santé, cinq centres de santé intégrés et un CMA faisant office d’hôpital de district. Cet arrondissement situé à moins de 150 kilomètres de Yaoundé est littéralement coupé de ses deux hôpitaux de référence (Akonolinga et Metet) pendant la saison des pluies. Avec l’appui d’une ONG française dénommée  Associations française des Volontaires du Progrès, le Dr OKALLA a  assuré la construction et la mise en fonction de trois centres de santé avec pharmacies ce qui a soulagé  une population de 19 000 personnes qui ne savait quoi faire de ces ordonnances médicales dès que la route qui les relie à la pharmacie est impraticable. La mise en œuvre du programme élargie de vaccination, la réémergence de la tuberculose perceptible dès 1992 et les difficultés à faire fonctionner un système de référence contre référence a fini de convaincre le docteur OKALLA de la nécessité de se spécialiser en Santé Publique malgré son vif intérêt pour la gynéco-obstétrique.
Retenu pour une formation en gestion des districts de santé au Centre Inter Etats d’Enseignement Supérieur en Santé Publique d’Afrique Centrale (CIESPAC) à Brazzaville, il va passer neuf mois au service de Gynécologie-Obstétrique de l’hôpital Laquintinie  parce que la bourse OMS destinée à cette formation a fait l’objet d’une « réorientation au Ministère de la Santé Publique ».


Finalement, en octobre 1995 il intègrera le CIESPAC. Au terme de la formation d’un an prévue pour l’Obtention du Diplôme Professionnel de santé Publique équivalent du MPH en santé publique et compte tenu de ses compétences au cours de la formation, le Directeur de cette institution obtient une bourse d’étude supplémentaire pour compléter sa formation de santé publique en quatre ans. Cette formation est organisée en partenariat avec l’Université de Montréal et l’Unité de Recherche Socio – Anthropologie de la santé de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) sanctionnée par un Certificat d’Etudes Supérieures en santé Publique (CES de Santé Publique), option gestion des programmes et des structures de santé en 1999. Dans ce cadre, il a participé aux modules de formation sur la « Gestion des Projets » et la « Promotion de la santé » à l’Université de Montréal en 1997 ainsi qu’au module de « Gestion des risques » à l’Université de Montréal en 1998.


Parallèlement, le docteur OKALLA a assumé les fonctions de coordonnateur du cycle du Diplôme Professionnel de santé Publique au CIESPAC (1998 et 1999) et bénévolement ceux de coordonnateur local de l’Unité de Recherche 2 de l’IRD au Cameroun (2000 et 2001).


De retour au Ministère de la Santé Publique sur demande du Ministre de la Santé Publique Gottlieb Monekosso en mars 2000, il est nommé Chef de la Cellule de la Planification au Ministère de la Santé Publique. A ce titre, il participera activement à la coordination de la collecte des données sur l’étendue du territoire et à la rédaction de la Carte Sanitaire du Cameroun 2001, l’une des conditions sine quo non de l’atteinte du Point de Décision de l’Initiative PPTE par le Cameroun. Membre de l’équipe de rédaction de la « Stratégie Sectorielle de Santé 2001-2010, il était également chargé des relations avec les différents groupes de relecture mis en place par le Ministre de la Santé Publique, Urbain Olanguena Awono.


Sélectionné après une procédure ouverte d’appel à candidatures pour diriger la Cellule de formation et de santé communautaire dans l’Unité de Coordination du projet santé fécondité Nutrition, le docteur OKALLA  a Elaboré un programme de formation des personnels de 18 districts de santé. Ce programme décliné en 28 sessions de formation dans cinq provinces a reçu « la non objection » de la Banque Mondial qui l’a financé à concurrence de 800 millions de F CFA en un an. Au cours de la même période, le PSFN par le Docteur OKALLA appui le ministère de la Santé Publique dans l’organisation d’une formation de Gestionnaires de programmes avec le groupe canadien SECOR. De même le PSFN met le Dr OKALLA à la disposition du Ministère de la Santé dans le projet de conception et de gestion de la Cellule Technique de Programmation et de Suivi du budget. Le fonctionnement de cette cellule a augmenté le taux de consommation de plus de 25 % entre 2001-2002  et 2003.


En juillet 2002, le Dr OKALLA est nommé Secrétaire Permanent du Programme National de Lutte contre le Paludisme (2002 – 200).
La première mission était de rendre le PNLP visible et efficace par l’élaboration d’une politique cohérente et la recherche de financement. En effet, en 2002 le PNLP ne dispose pas d’une ligne budgétaire propre, le financement extérieur est quasi inexistant et le programme est logé dans un bureau de trois maladies, dans un service, dans une sous-direction de la Direction de la Santé Communautaire. Des négociations avec le Ministre de la Santé Publique ont abouti dès mars 2003 à l’hébergement du groupe Technique Central du Programme dans un bâtiment adéquat, à la dotation en personnel au niveau central et provincial et à l’affectation d’une ligne budgétaire démontrant ainsi au partenaire la volonté politique.
Techniquement, il a coordonné le changement de politique thérapeutique du paludisme, l’élaboration du guide thérapeutique de prise en charge du paludisme, le guide de prévention du paludisme ; l’élaboration du projet de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes. Financement accordé par l’Initiative PPTE à concurrence de 10 milliards de francs CFA. Ce projet a permis de distribuer gratuitement plus de 700 000 moustiquaires aux femmes enceintes de 2003 à 2007 contre moins de 10 000 par an à la population générale avant 2002.  

Au troisième  et cinquième appel à proposition, il a coordonné, sous la supervision du Ministre de la Santé publique l’élaboration et la soumission au Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme des projets « Scaling Up Malaria prévention » financé à 31 millions de dollars américains sur cinq ans et « Scaling Up simple malaria treatment with AS – AQ » financé à hauteur de 17 millions d’Euros sur cinq ans.

La première phase du premier projet a été exécutée avec succès autorisant la deuxième phase qui a été approuvée dès février 2007 pour une valeur de 14.842.402 USD. La première phase du deuxième projet était en cours de mise en œuvre au moment de notre départ du PNLP.
Ces projets ont permis de distribuer gratuitement plus d’un million et demie de moustiquaires imprégnées d’insecticide aux enfants de moins de cinq ans de 2005 à 2008 ; de couvrir 37 % de femmes enceintes en traitement préventif intermittent en 2007 alors que ce procédé n’était pas mis en œuvre au Cameroun jusqu’en 2004 ; de contractualiser la promotion de la lutte contre le paludisme à plus de 1500 associations ;l’équipement des formations sanitaire par 750 microscopes ; la dotation de 75 districts en ordinateurs ; la baisse du coût des médicaments pour un épisode de paludisme simple de plus de 4500 F CFA à moins de 600 F CFA et la formation de plus de 4000 personnels de la santé.


Le Docteur OKALLA, sous la supervision du Ministre de la Santé Publique a activement participé à l’Organisation du Forum Mondial des Partenaires Roll Back Malaria, forum couplé au MIM (Institution de recherche mondiale sur le paludisme) en novembre 2005.  Deux milles participants venu de tous les continents ont pris part à ses assises y compris des décideurs politiques et financiers, les chercheurs, la société civile, les sociétés et laboratoires industrielles impliqués dans la lutte contre le paludisme. L’OMS était représentée par son Directeur général.


Le 31 mars 20008, le docteur OKALLA a été arrêté dans son bureau vers 8 heures 30 pendant qu’il coordonnait le transfert de 200 000 moustiquaires durablement imprégnées de Douala sur Yaoundé. Il n’avait été convoqué à aucune enquête préalable par la police ou les institutions judiciaires. Au mépris du principe prôné par le Nouveau Code de Procédure Pénale selon lequel la liberté provisoire est la règle et la détention préventive l’exception, Il est maintenu en prison depuis bientôt vingt mois malgré le fait qu’il dispose d’un domicile fixe et est le père de six enfants et marié.